En cas de dysgraphie, le passage à l’ordinateur va permettre de compenser. Nous avons déjà vu les bénéfices de ce passage au clavier (lire l’article). Aujourd’hui, parlons donc un peu du matériel nécessaire à cette mise en place.
La première chose : l’ordinateur.
1°) Faire une demande de matériel pédagogique adapté.
La mise en place d’un ordinateur est un matériel pédagogique adapté. Son attribution répond aux besoins d’enfants qui sont scolarisés dans des établissements relevant de l’éducation nationale (public ou privé sous contrat). Il doit permettre de compenser la situation de handicap (ici, la dysgraphie).
Comment faire une demande de matériel pédagogique ?
Cette demande doit être réalisée auprès de la MDPH. Elle peut faire aussi être réalisée lors d’une ESS ( s’y retrouver dans la jungle des sigles). Il vous faudra joindre :
– un bilan psychomoteur ou réalisé par un ergothérapeute (ou encore chez certains graphothérapeutes ) : ce bilan met en évidence la dysgraphie (avec un écart pathologique / écart type: – 2 minimum ). L’ergothérapeute préconise alors le passage au clavier et fait une conclusion dans ce sens. Une brève description de l’ordinateur ainsi que les logiciels utiles fait aussi faire partie de son compte-rendu. Ce compte-rendu sera une pièce à joindre à votre demande.
– des devis : il faut également joindre un devis des logiciels préconisés. Le sites de « Kardi » vous permet de réaliser ces devis. Il vous faut également un devis concernant un ordinateur portable en suivant au plus près les préconisations émises par l’ergothérapeute. L’objectif est d’estimer la valeur de votre demande.
Votre dossier remis à la MPDH. Il doit passer en CDAPH (Commission MDPH) et recevoir une notification d’avis favorable. Vous recevez également une décision de l’inspection d’académie (direction des services départementaux de l’éducation nationale ). C’est d’ailleurs à l’inspection d’académie qui vous irez retirer le matériel qui aura été attribué à votre enfant (ordinateur + logiciels).
Ce matériel est fourni pour et uniquement pour la personne à laquelle il a été attribué. Il ne vous appartient pas, il vous est prêté, il appartient à l’éducation nationale.
2°) L’achat
Bien des parents n’attendent pas que tout soit notifié devant l’urgence de la situation. Ils, quand ils le peuvent financièrement, achètent directement un ordinateur pour que leur enfant l’ait dans les délais plus brefs. En effet, il peut s’écouler plusieurs mois entre la demande, la notification et l’attribution.
Attention en aucun cas, ce matériel ne sera remboursé même si vous recevez par la suite une notification favorable de la CDAPH.
Ces parents s’interrogent alors sur la configuration requise. Pour donner, une idée aux parents non experts, voici les points importants pour le choix de ce matériel :
– Un écran de 15.6 pouces. Mis à part quelques exceptions, ce format d’écran est suffisamment pratique. Préférez les dalles antireflets ou mates car elles sont plus confortables. Les dalles brillantes donnent de meilleurs rendus pour les photos et les images. Cela n’est pas notre préoccupation puisque l’utilisation n’est pas de réaliser du traitement de photos ou vidéos mais bien de faire de la bureautique. Aujourd’hui, il est souvent difficile de trouver des PC portables avec une dalle mate. Le principal reste la taille de l’écran. Faute de dalle mate, un réglage de la luminosité de l’écran s’imposera.
– Un pavé numérique intégré : indispensable. Imaginez le temps perdu à utiliser les combinaisons de touches (généralement MAJ + une touche). Le pavé externe peut être une solution palliative mais :
- Risque d’oubli
- Connexion à la prise USB donc utilisation d’un port
- Fragilité : tous accessoires transportés tous les jours dans un sac sont forcément exposés à des chocs.
– Une mémoire et un processeur suffisants : généralement, les processeurs Intel sont une référence : I3, I5 (et même I7). Le processeur est le « cerveau » de votre ordinateur, c’est lui qui va gérer toutes les actions que vous allez lui demander. Aujourd’hui, un I3 ou un I5 (ou équivalent) sont suffisants. La mémoire, c’est la RAM, elle va permettre à votre ordinateur de ne pas être lent. Pour une bonne configuration bureautique, on conseille généralement 4 à 6 Go de Ram.
– Le poids de l’ordinateur : en fait, on se rend compte que le poids ne varie pas considérablement d’une marque à une autre ou d’un modèle à un autre. Les variations sont minimes et se compte entre 100 et 200 g. Autant ne pas prendre ce critère comme élément primordiale, sauf si la santé de votre enfant l’exige*.
Votre enfant aura besoin d’une configuration pour un PC bureautique. Il n’a pas les mêmes besoins que le PC d’un « gamer » (autrement quelqu’un qui utilise son ordinateur pour les jeux).
Vous pouvez aussi en discuter avec l’ergothérapeute qui suit votre enfant, ce dernier pourra aussi vous donner quelques conseils.
3°) Apprentissage indispensable
Je rappelle qu’il ne suffit pas de mettre un ordinateur dans les mains d’un enfant ou d’un jeune et de l’envoyer en cours avec. Le futur utilisateur doit avoir appris à s’en servir :
- Apprendre à taper au clavier (et notamment en clavier caché)
- Apprendre à s’organiser (création de dossiers, enregistrement des fichiers, raccourcis, modèle type pour les évaluations, agenda…)
- Apprendre à utiliser les logiciels dont il aura besoin couramment.
Je vois encore trop souvent des jeunes auxquels il a été remis un ordinateur pensant les aider mais, pour lesquels personne n’a expliqué comment ranger ses fichiers, comment s’organiser ou encore comment taper au clavier… Ces jeunes se retrouvent en difficulté face à cet outil et petit à petit le mette de coté. C’est la combinaison apprentissage + PC portable qui permettra la compensation de la dysgraphie. L’un n’allant pas sans l’autre : vous ne pourrez pas faire cette économie. Certaines associations proposent des ateliers. Renseignez-vous.
* oui, je sais les cartables sont déjà lourds et en même temps choisir un tel investissement sur le gain de 100 ou 200 g ne m’apparaît pas être la bonne stratégie.
La suite : les logiciels indyspensables à lire : ici