2ème Consensus international sur le TDAH

Un consensus international sur le TDAH a été mis en place pour éviter sa stigmatisation : « ça n’existe pas », « c’est un diagnostic à la mode », « ce sont des enfants mal élevés »… Le TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) touche 5.9% des jeunes et 2,5% des adultes. Les idées fausses sur le TDAH retardent les diagnostics et les prises en charge. Rappelons qu’un « TDAH non traité peut entraîner de nombreux effets indésirables ».

Il y a environ vingt ans, une première déclaration de consensus international avait été publiée. Un nouveau consensus tenant compte des avancées vient rappeler en listant les découvertes scientifiques importantes des 20 dernières années.

TDAH est l’acronyme de Trouble Déficit d’Attention avec ou sans Hyperactivité

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Un diagnostic trop souvent critiqué

Le diagnostic de TDAH est souvent estimé comme subjectif. Or, l’étude réalisée montre que le TDAH est bien un trouble valide, car il répond bien à ces critères validés.

Un consensus international sur le TDAH

1) La présence ou l’absence de critères bien définis sur lesquels des professionnels formés s’accordent

2) Le diagnostic est utile pour prédire :

a) des problèmes supplémentaires que le patient peut avoir (ex. difficultés d’apprentissage à l’école); 

b) les résultats futurs pour les patients (ex., risque de toxicomanie future); 

c) la réponse au traitement (ex. médicaments et traitements psychologiques); 

d) des caractéristiques qui indiquent un ensemble cohérent de causes du trouble (ex. des résultats de la génétique ou de l’imagerie cérébrale)

L’errance diagnostique, les remises en cause en matière d’éducation, les remarques et réflexions liées à la méconnaissance du trouble par l’entourage… le cumul de ces facteurs met à mal les parents d’enfants TDAH. Les troubles d’opposition et de provocation (TOP) souvent associés aggravent le sentiment d’être un parent peu efficace. Ces parents sont souvent sujets au burnout parental.

TDAH, un concept qui une longue histoire

C’est en 1775 que le médecin Melchior Adam Weikard (Allemagne) rédige le premier manuel de description d’un trouble caractérisé par le TDAH. Jusqu’au début du 20e siècle, des rapports et des descriptions décrivent ce qui est reconnu aujourd’hui comme les symptômes et conséquences du TDAH.

Le TDAH est donc un trouble qui a déjà une longue histoire et qui est décrit depuis fort longtemps. Les premiers rapports n’utilisent certes pas le terme de TDAH, mais ils notaient déjà les signes cliniques du trouble.

Les symptômes du TDAH et leurs conséquences

Il est bien entendu que le TDAH est décrit selon une présentation clinique principalement inattentive, principalement hyperactive-impulsive, ou combinée. La nature des symptômes qui va déterminer sa classification.

Dans différentes études, il apparait que :

Les symptômes d’intention prédominants sont plus souvent associés à des troubles scolaires, des résultats professionnels défavorables, une faible estime de soi et de manière globale, un fonctionnement adaptatif plus faible.

Les symptômes hyperactifs et impulsifs (hyperactifs-impulsifs) sont, quant à eux, associés à des difficultés comportementales avec des conduites à risque, des accidents conduisant à des blessures, de l’agressivité et le rejet par leurs pairs (voir le DSM 5e édition ).

TDAH n’est pas une question d’intelligence

Les personnes ayant un Haut Potentiel Intellectuel peuvent également présenter un TDAH. Le TDAH peut donc être diagnostiqué chez les personnes très intelligentes (Haut Potentiel Intellectuel). Le TDAH dégrade le fonctionnement des personnes même lorsque le QI est élevé. Il s’avère que dans ce groupe les symptômes sont moins souvent des problèmes attentionnels que des problèmes associés à l’hyperactivité et l’impulsivité. La dégradation fonctionnelle affecte les performances scolaires.

Les causes selon le consensus international sur le TDAH

Les causes du TDAH sont souvent un cumul de facteurs de risque. Certains facteurs de risques sont plutôt bien identifiés, d’autres sont des probabilités qui augmentent lorsqu’ils sont associés entre eux (corrélation).

Les causes génétiques semblent être le facteur avec lequel d’autres éléments (corrélats) peuvent favoriser l’apparition du TDAH comme :

  • L’exposition à des substances toxiques comme le plomb, le tabagisme passif (et prénatal), certains médicaments (comme « valproate »), des pesticides organophosphorés, certains polluants atmosphériques …
  • Certaines carences en nutriments comme la ferritine sérique, les Oméga-3, la vitamine D maternelle …

Depuis plusieurs années, je vous parle de ce taux de ferritine auquel il faut faire attention chez les TDAH. Vous pouvez lire l’article que j’avais écrit :

TDAH : surveillez le taux de fer (ferritine)
  • Des évènements durant la grossesse et l’accouchement : la prématurité, la prééclampsie et les risques d’éclampsie chez la mère, le poids des mères, l’hypothyroïdie maternelle, un nombre important de fausses couches …
  • Des privations, stress, infections, pauvreté et traumatismes : les pertes d’un parent proche pendant la grossesse, les abus sexuels, la négligence physique, la pauvreté (monétaire), désavantages sociaux (chômage des parents, pauvreté…), la toxicomanie parentale, les troubles psychiatriques parentaux. Les indicateurs de Rutter sont d’assez bons prédicteurs de TDAH ( ex. : niveau scolaire faible des parents, conditions de vie difficiles, troubles psychiatriques des parents, délinquance ou soins institutionnels dans le passé des parents, relations problématiques avec les parents, parentalité précoce …)

Conclusion

Le consensus comporte également d’autres informations, comme l’impact sur les patients et leurs familles, les traitements médicamenteux estimés sûrs, et les traitements non médicamenteux efficaces. Je reviendrais vous en parler prochainement.

Cette compilation des dernières recherches conclue en expliquant qu’il existe plusieurs nouvelles directions concernant le diagnostic :

« L’une consiste à mieux comprendre la nature et les causes des symptômes émotionnels du TDAH et si ceux-ci doivent être intégrés aux critères de diagnostic. Une autre consiste à déterminer si et comment les cas légers ou inférieurs au seuil de TDAH doivent être diagnostiqués et traités. »

The Word federation of ADHD (La fédération mondiale du TDAH)

Consensus international sur le TDAH

The World Federation of ADHD International Consensus Statement: 208 Evidence-based conclusions about the disorder (Déclaration de consensus internationale de la Fédération mondiale du TDAH : 208 conclusions fondées sur des données probantes concernant le trouble),
Neuroscience & Biobehavioral Reviews, Volume 128, 2021, Pages 789-818, ISSN 0149-7634

Télécharger l’étude : Consensus international sur le TDAH


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