VousNousIls, l’e-mag de l’éducation, a publié le 12 Mars dernier, un article dans lequel il interviewe Sylvie Trodjman.
Qui est Sylvie Tordjman ?
Professeur de pédopsychiatrie à l’université de Rennes 1, Chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Responsable du Centre National d’Aide aux enfants et adolescents à Haut Potentiel ( en 2010, l’USD (Unité pour enfants Surdoués en Difficulté) devenait le CNAHP (Centre National d’Aide aux enfants et adolescents à Haut Potentiel) et auteur de « Aider les enfants à haut potentiel en difficulté, Repérer, comprendre, évaluer et prendre en charge » (Presses universitaires de Rennes).
Elle est favorable à un repérage précoce des enfants intellectuellement précoces afin de mieux pouvoir les prendre en charge et d’éviter l’échec scolaire, difficultés relationnelles, développement psycho-affectif particulier… Elle n’utilise que le terme de Haut Potentiel trouvant les termes « Enfant Intellectuellement Précoce » et « surdoué » pensant qu’il « rend compte que ce potentiel peut s’exprimer ou être inhibé par des difficultés » .
En 2010 à Rennes, elle avait présenté Michael Jackson, comme Mozart avant lui, comme un cas-type d' »enfant surdoué » (voir ici)
Voici quelques extraits choisis de l’article publié par NousVousIls :
Avoir un « haut potentiel » est-il une garantie de réussite ?
Sylvie Tordjman : Non, car un tiers des enfants ne vont pas bien. Ils sont en difficulté voire en échec scolaire. Depuis quelques années, nous essayons de comprendre ce paradoxe. L’idée principale c’est qu’il faut plusieurs facteurs pour qu’un potentiel puisse s’exprimer et devienne un talent. Au rang desquels : la motivation, la valorisation de l’effort… J’écris en ce moment un article intitulé « De Mozart à Michael Jackson ». J’essaie de montrer que, dans les deux cas, le travail a été énorme pour devenir un « génie » de la musique. Le deuxième facteur essentiel, c’est l’environnement familial ou élargi, qui offre la possibilité de bénéficier d’un enrichissement. Mozart et Michael Jackson ont bénéficié de cet environnement familial et professionnel. Ils ont eu aussi des mentors qui ont joué un rôle essentiel.
Quelle pédagogie mettre en œuvre quand un élève brillant s’ennuie en classe ? Faut-il lui faire sauter une classe ?
Sylvie Tordjman : Il faut soumettre l’enfant à un challenge pour qu’il développe un effort. Beaucoup d’élèves à haut potentiel intellectuel réussissent sans travailler à l’école primaire et au collège, mais ils échouent au lycée. Et ils ne vont pas supporter l’échec scolaire. Dans les programmes éducatifs, il est nécessaire de maintenir un challenge. En pratique, cela se traduit par un éventail de possibilités. Le saut de classe en fait partie mais avec des indications au cas par cas, en tenant compte des critères affectifs et physiques. Si par exemple un enfant pense qu’il va perdre ses amis ou qu’il est trop petit, ce n’est pas simple de lui faire sauter une classe… Et puis souvent, ces élèves sont très bons dans un domaine mais pas dans tous. Ceci dit, il faut penser plus souvent au saut de classe, beaucoup plus fréquent dans les années 60, en instaurant une grille de lecture nationale. Cette dernière restera, dans tous les cas, à interpréter par un inspecteur académique, en concertation avec les enseignants et les parents et les professionnels impliqués dans la prise en charge de l’enfant. Les classes à plusieurs niveaux ou les décloisonnements sont une autre solution. Ce sont ces stratégies qui, dans le cadre d’études internationales, produisent les meilleurs résultats pour les élèves à haut potentiel car l’enfant peut s’appuyer sur des savoirs réservés aux plus âgés.
Il faut soumettre l’enfant à un challenge pour qu’il développe un effort.
Que pensez-vous des écoles pour enfants précoces ?
Sylvie Tordjman : Pourquoi pas, mais quand l’enfant va bien. En revanche, pour les autres, ce type d’école n’est pas l’idéal. Dans ces classes, on renvoie les enfants à leur image de « surdoués » et on en arrive à une représentation pouvant les stigmatiser. Car en réalité, toutes les études montrent que le plus important pour aider ces élèves repose sur la relation individuelle avec les enseignants.
Pour voir l’article en entier : ici
Sources : NousVousIls, Les tribulations d’un petit zèbre.