Internet change notre façon d’utiliser notre mémoire

 « Internet change notre façon d’utiliser notre mémoire »

Quelques retards de lecture avec les vacances me font tomber sur cet article : « Internet change notre façon d’utiliser notre mémoire »(1). Le titre m’interpelle, j’ouvre l’article dans lequel on nous explique que « Internet est une révolution en marche ». Cela ne me parait pas être d’une grande nouveauté. Je lis ensuite que « Des psychologues américains viennent nourrir le débat avec une étude publiée vendredi dans Science. Ils montrent, preuves cognitives à l’appui, que notre mémoire est déjà sous influence. » Le débat dont-il est question est quasi récurrent depuis l’avènement d’Internet : serons-nous plus intelligent ou plus bête grâce à Internet ? Est-ce qu’il modifie notre manière de penser ? ou pire « Est-ce une chance ou une menace ? ». Je m’interroge alors parce que le terme de « menace » ne peut que me questionner (n’est-ce pas d’ailleurs écrit pour ça ?). Aurait-on tendance à oublier que notre monde évolue dans de nouveaux codes liés à celui du numérique ?

Sachant que la génération Y (et oui, lecteurs en grande majorité je suppose que vous êtes comme moi, de la génération X) est née avec Internet, nourrie au numérique, il semble alors logique que certains particularités évoluent aussi.

Internet change la façon d’utiliser notre mémoire : Internet est une immense encyclopédie : dictionnaire, synonyme, citation, livre, cuisine, bâtiment, sciences, neurosciences…

Les numéros de téléphone ont déjà subi une révolution. Aujourd’hui, nos téléphones sont équipés de mémoire et il nous suffit de rentrer le numéro de nos contacts. Je me souviens d’une époque où un GSM disposait de 150 numéros et pour certains ce n’était pas encore suffisant… alors que dans son répertoire on trouvait aussi les numéros comme ceux des parents, amis… Qui fait partie de ceux qui ne connaissent pas leur numéro de portable et l’a enregistré ? « Une équipe de psychologues américains a montré que les gens retenaient moins bien les informations qu’ils pouvaient retrouver facilement sur leur ordinateur. » Pour moi, il est clair que je ne connais plus les numéros de téléphone. Mais est-ce vraiment si grave ? Je sais où les trouver en cas de besoin. Est-ce que cela sous-entendant que ma mémoire fonctionnerait moins bien ou que je l’utilise pour d’autres choses, pour stocker d’autres informations ? Si oui, je trie donc selon la pertinence ou l’utilité que je leur accorde, n’est-ce pas ça aussi avoir une mémoire efficace ?

Une majorité d’entre nous ont appris les départements et leur numéro. Pourquoi alors ne sommes-nous pas capables de répondre à notre enfant quand il nous dit : « 18, c’est où ? ». Mis à part, l’un de mes beaux-frères qui travaille à la poste, je connais personne qui soit capable de relier numéro, département, chef lieu et de le situer avec justesse sur une carte. Et mis à part pour occuper les enfants lors des trajets en voiture, je n’ai guère d’autres utilités à les connaitre (et encore, dans quelque temps, ils auront disparu de nos immatriculations, il faudrait alors trouver une autre occupation ! Adieu révision annuelle lol).

Ce qui aurait pu être intéressant sans doute : mettre en évidence les différentes mémoires utilisées, l’intérêt que l’on porte à l’information que l’on souhaite retenir, et surtout l’usage que nous allons en faire.

« Si vous avez acquis de grandes capacités d’analyse, Internet peut vous apporter énormément. Sinon, vous êtes simplement submergé de données»

Internet semble alors utile « Si vous avez acquis de grandes capacités d’analyse, Internet peut vous apporter énormément. Sinon, vous êtes simplement submergé de données» mais sous condition bien sûr. Il est alors sous entendu qu’il faut avoir la capacité de faire le lien entre les différentes données … oui, et en même temps, n’est-ce pas justement l’accès à ces données qui permettra d’en faire une analyse ?

Et en même temps, savoir, « c’est connaitre, avoir en mémoire, avoir connaissance de… » (Référence… tiens donc divers dictionnaires trouvés sur Internet ! On ne se refait pas). C’est surement cette notion de mettre en mémoire qui change la donne. Mettre en mémoire sous entend l’avoir avec soi, dans sa mémoire de manière constante…. Et là, on s’éloigne donc du principe même de savoir. « Au fond, on ne sait que lorsqu’on sait peu, avec le savoir croît le doute » disait Goethe.

Il faudrait donc apprendre à ces futures générations à se servir d’Internet ? Qui nous ? Tiens, ce ne sont pas justement les nouvelles générations qui nous forment voire nous éduquent à l’utilisation du numérique et d’Internet ?

En 2010, pour Nicholas A. Christakis, médecin et spécialiste en sciences sociales (Université d’Harvard ) « L’intelligence de notre cerveau a évolué en réponse aux exigences de la complexité sociale ». Ah, quand l’évolution nous bouscule, qu’est-ce qu’on ressemble à nos parents quand ils nous disaient : « avant, de mon temps… c’était bien ! ». Qu’a-t-il été écrit lors de l’arrivée de l’ordinateur, du radio-réveil, de la carte à puce, du baladeur puis des MP3 et encore des MP4, des livres numériques des téléphones portables, des livres audio, des bippers, des mails, … Le monde continue de bouger et d’évoluer… et ce n’est surement pas fini. L’homme apprend, expérimente et s’adapte aussi en fonction des contraintes culturelles : « L’homme absurde est celui qui ne change jamais » (Georges Clemenceau). Gardons donc l’essentiel : notre esprit critique !

(1) Le figaro.fr : Internet change notre façon d’utiliser notre mémoire.

(2) Le monde : Internet a-t-il changé les modes de pensée ?

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