Stress : lien corps-cerveau

Quel est lien entre le stress, le corps et notre cerveau ? Quand l’esprit influence le corps, cela pourrait être le titre de l’étude menée par l’Université de Pittsburgh. En effet, des neurobiologistes ont identifié les réseaux reliant cortex cérébral et glande surrénale. Leur résultat apporte une preuve scientifique qu’il existe bien une connexion entre cerveau et corps.

Cette étude est parue le 15 août 2016, et ses résultats ont été publiés dans le Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Cette recherche permet de tracer les circuits neuronaux reliant les zones du cortex cérébral à la glande surrénale. Ces scientifiques ont été surpris du nombre de réseaux neurologiques qu’ils ont découvert. Même si d’autres personnes avaient suspecté avant eux, leur nombre et leur emplacement réels restaient flous. Par une nouvelle approche, cette équipe a su montrer l’influence des aires motrices cérébrales et d’aires du cortex dans la cognition et dans le vécu des émotions.

Mise en lumière de l’impact du stress.

Cela fait plusieurs années que nous savons que le stress provoque des réactions corporelles. Dans mon article « Récompense, stress et apprentissage », je vous expliquais l’impact du stress sur les capacités d’apprentissage.

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Les résultats de cette nouvelle étude menée par le Dr. Richard P. Dum , Professeur agrégé de Recherches dans le département de neurobiologie ,  Dr. David J. Levinthal, Assistant dans le département médecine, et Dr. Strick mettent en lumière que l’impact du stress, la dépression et d’autres états mentaux peuvent altérer la fonction des organes. Ils démontrent donc que les maladies psychosomatiques ont une véritable base anatomique.

Le stress,la dépression et d’autres états mentaux peuvent altérer la fonction des organes.

Un début d’explication des maladies psychosomatiques.

En effet, cette étude montre qu’il existe deux grands réseaux entre le cortex et la glande surrénale. Le premier est assez vaste, ses éléments majeurs proviennent de l’aire motrice et des zones motrices. Ces aires sont impliquées dans le contrôle corporel et dans l’exécution du mouvement. Le second, plus petit, a des aires qui sont impliquées dans le niveau supérieur de la cognition et le vécu des émotions.

Il existe donc un lien qui relie mouvement, cognition et l’affect avec la fonction de la glande surrénale.  Ces circuits multisynaptiques spécifiques peuvent exercer des effets sur la fonction même de nos organes. Ils fournissent une base concrète pour les maladies psychosomatiques.

L’influence dans la cognition et le vécu des émotions.

Les changements importants qu’impliquent le stress sur notre corps (augmentation du rythme cardiaque, transpiration, dilatation des pupilles…) sont des réponses qui permettraient à notre corps de se préparer à l’action (n’oublions pas que nous sommes « programmés » en cas de stress pour fuir ou pour lutter).

stress, émotions et cognition

Comme nous avons un cortex, nous avons d’autres options que la fuite ou la lutte. Nos réponses sont plus nuancées car plus pensées.

Comme nous avons des connexions plus nombreuses, nos réponses ne se limitent pas à une réponse de fuite ou d’attaquer. Notre mode de vie actuel demande des réponses plus complexes et variées… plus pensées et c’est bien à cela que sert notre cortex.

« Parce que nous avons un cortex, nous avons des options », a déclaré le Dr Strick. « Si quelqu’un vous insulte, vous ne devez pas le frapper ou fuir. Vous pourriez avoir une réponse plus nuancée et ignorer l’insulte ou faire un retour plein d’esprit. Ces options font partie de ce que le cortex cérébral fournit « .

Conflit, erreur, pensée…

Lorsque nous sentons un conflit ou que nous sommes conscients d’avoir fait une erreur, ces zones du cerveau s’activent et influencent aussi notre glande surrénale, autrement dit vous êtes soumis aux réactions liées au stress.

Mais quand vous repensez à cette erreur ou à un événement difficile, cette activation se produit de la même façon ! Votre cerveau et votre corps vivent l’événement comme s’il était réel. Les pensées positives sont donc d’autant plus importantes !

« Cette observation », a déclaré le Dr Strick, « soulève la possibilité que l’activité dans ces zones corticales lorsque vous ré-imaginer une erreur ou penser à un événement traumatique, les résultats dans les signaux descendants influencent la glande surrénale de la même façon que l’événement réel. « 

Yoga, Pilates, Tai-Chi, des réponses au stress ?

L’autre point surprenant de cette étude est de découvrir que les zones motrices du cortex cérébral impliquées dans la planification et l’exécution du mouvement, fournissent une contribution non-négligeable à la glande surrénale.

Le Yoga, Pilates, Tai-chi ou encore la danse sont utiles dans la modulation des réponses au stress.

Cela expliquerait pourquoi les exercices comme le Yoga, Pilates, Tai-chi ou encore la danse sont utiles dans la modulation des réponses au stress. En effet, ils nécessitent tous un bon alignement corporel, de la coordination et de la flexibilité.

Cette nouvelle étude trace donc un nouveau plan des connexions neuronales en montrant que des circuits existent reliant mouvement, cognition et affect. Ce circuit impliquant la glande surrénale a un rôle majeur dans nos états internes comme le stress et la dépression. Les maladies dites psychosomatiques ont donc bien une base anatomique.

Nos pensées, qu’elles soient reliées à un effet réel ou le fruit de notre imagination, activent les mêmes circuits.

Nous sommes le résultat de ce que nous avons pensé.

Bouddha

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Sources :

♦ Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America

♦ Life Change Medecine

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