Dyspraxie : savoir relever les defis

Savoir relever les défis

Lorsqu’on discute avec Anne-Sophie Payant, il est étonnant de constater tout le chemin qu’elle a parcouru. Âgée de 15 ans, la résidante de Terrebonne possède une maturité marquée et dégage une confiance dont peu de jeunes filles de son âge jouissent. Dire qu’il y a quelques années à peine, elle frôlait les murs de son école en espérant que personne ne la remarque.

On a diagnostiqué chez Anne-Sophie une dyspraxie alors qu’elle n’avait que huit ans. La dyspraxie est un trouble du mouvement qui atteint principalement la coordination, explique sa mère, Brigitte Payant. À cette difficulté motrice s’ajoute aussi, chez Anne-Sophie, une scoliose, dont les médecins n’ont pas encore trouvé la cause.

Malgré tout, la jeune fille semble épanouie. Elle arrive même à pratiquer des sports. Elle a en effet pris part pour une deuxième année au Défi sportif, un événement multisports annuel réunissant des athlètes concourant dans des disciplines adaptées selon cinq types de déficiences.

En 2011, elle a participé aux épreuves de la course de 60 mètres, de relais et de saut avec élan, alors qu’elle a troqué cette dernière pour le lancer du poids cette année. Elle cumule jusqu’à maintenant deux médailles, soit une d’argent et une autre de bronze.

S’épanouir à travers le sport

Fière de ses performances au Défi sportif, Anne-Sophie explique que ses participations à l’événement lui ont permis de renouer avec l’éducation physique. «Depuis que j’étais en 1re secondaire, je n’avais pas fait d’éducation physique. J’ai de la difficulté avec les sports d’équipe. À cause de la coordination, c’est difficile de suivre. Mais grâce au Défi, j’ai découvert que j’étais capable de faire de la compétition», illustre celle qui se trouve présentement en 3e secondaire à l’école du Coteau, à Mascouche.

La Terrebonnienne souligne également que le Défi sportif l’a amenée à réfléchir sur sa condition. «Les gens comme moi, avec des difficultés, quand on veut, on peut! lance-t-elle avec conviction. Et ce n’est pas parce qu’une personne n’a pas de difficultés qu’elle est capable de tout faire.»

Ne pas se sentir à sa place

Bien qu’elle affiche une belle confiance aujourd’hui, l’adolescente se souvient très bien des moments plus difficiles qu’elle a eu à surmonter dans le passé. «La dyspraxie amène beaucoup de gêne. C’est toujours un défi pour moi», souffle Anne-Sophie avant de citer en exemple les fêtes de Noël, où elle avait l’impression de ne pas se sentir à sa place. Dans les foules, c’était la même chose.

Elle raconte aussi les trois années pendant lesquelles elle a eu à porter un corset à cause de sa scoliose. Époque à laquelle elle faisait son entrée au secondaire. «C’était difficile, d’entrer au secondaire. J’avais peur d’être jugée. Je ne pouvais pas porter de jeans parce qu’ils glissaient, alors je devais aller à l’école en jogging, avec de grands chandails, confie-t-elle. L’été, il faisait chaud, je devenais toute trempe en dessous de mon linge.»

Plutôt que de s’abattre sur elle-même, la Moulinoise a choisi d’agir, notamment grâce au soutien de son beau-père, Michel Trottier. «Il me pousse au maximum en m’encourageant. Il ne me dit pas quoi faire, il me donne des pistes», explique-t-elle, sous le regard bienveillant de M. Trottier.

Volonté de fer

Même si elle a reçu beaucoup d’aide de son beau-père, la jeune fille possède une volonté extraordinaire. «Elle travaille énormément. C’est une enfant qui travaille depuis qu’elle est au monde, mentionne sa mère. À cause de la dyspraxie, elle avait un retard global dans son développement. Elle a tout fait plus tard et a dû tout apprendre : se laver, se coiffer et même ouvrir une porte. À 12 mois, elle était déjà en physiothérapie.»

Heureusement, l’histoire s’est améliorée avec le temps. Anne-Sophie excelle à l’école, elle étudie en concentration musique, joue du saxophone, participe aux spectacles comme les autres élèves, et surtout, elle partage son cheminement avec grand plaisir, étant même allée jusqu’à faire une présentation orale sur ses difficultés physiques à l’école en février.

Le futur, Anne-Sophie le voit positivement. Elle songe même à orienter sa carrière vers les communications. «J’aime beaucoup parler. Parler fait mon bonheur. Ça me défoule!» lance-t-elle avec le sourire.

Source : la revue du coeur et de l’action

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